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Y' A PAS QUE LE THEATRE IRLANDAIS :
les coups de théâtre de Danièle Grobsheiser

DAVID ET EDWARD de Lionel Golstein

commenté par Daniele Grobsheiser

Voici une pièce qui s’annonce comme l’un des plus brillants succès de la saison et confirme l’universalité du texte signé par le britannique Lionel Goldstein. Créée en 1984 par Laurence Olivier elle ne cesse, depuis, d’être montée dans le monde entier.
D’abord, le décor : un grand pré avec, côté jardin, un arbre en fleurs et un banc. Côté cour, un cercueil dans un trou. Devant, David   (Michel Simon), mari de Flo, la défunte, un homme âgé visiblement abattu par la douleur quand surgit un inconnu chapeauté, bouquet de fleurs à la main. Il s’agit d’Edward (Michel Duchaussoy) l’ex-amant de Flo. Surprise car l’un sait

- « C’est en m’exerçant sur votre portrait que je me suis qualifié au championnat de fléchettes… »,

l’autre pas,

- « Ainsi vous étiez même au courant des travaux de notre salle de bains ? » 

Au fil d’une surprenante conversation, les deux hommes revisitent le passé et leur relation avec la morte. Edward découvre une épouse bien différente de celle qui a partagé sa vie et qu’il croyait bien connaître. Et chacun de revendiquer sa légitimité auprès de Flo.

- « Vous m’avez pris ma place » constate Edward.

- « Flo ne serait jamais partie avec vous » rétorque David,

les deux hommes que tout sépare - physique, profession, religion (David, comme Flo est juif, Edward athée ) - nous embarquent avec un extraordinaire talent, une délicatesse du geste, du ton comme du regard au cœur du mystère des relations humaines et de leur propre relation à tous deux.
Michel Duchaussoy et Michel Simon, sociétaires honoraires de la Comédie Française y sont formidables et chaque soir une salve d’applaudissements salue leur performance autant que l’intelligence d’un texte divertissant et subtil qui provoque néanmoins une profonde réflexion.

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