Non, je rêvais pas, c'était bien à l'hôpital que j'étais invitée pour les vendanges le 16 septembre 2009. J'allais donc, intriguée à l'hôpital Bretonneau
(Hôpital Bretonneau 23, Rue Joseph de Maistre, Paris 18).
Si à Montmartre, la vigne est une histoire ancienne — la plantation du vignoble date de 1932 sur une surface de 1556 m² : 27 cépages dont 75% de Gamay, 20% de Pinot, quelques pieds de Sauvignon blanc, Riesling grandissent sur la butte — la vigne à l'hôpital est moins historique.
Depuis 2001, des des pieds de vigne ont été plantés... des Chasselas pour la table dans un premier temps puis le projet s'amplifiant — la directrice voulait se mobiliser autour d'un projet original, culturel et rassembleur vint le temps de planter des pieds de Malbec. En 2005 c'est donc sous les conseils de Fabrice DUROU, viticulteur à Cahors, que ces pieds de Malbec (Cépages classique à Cahors, où Fabrice possède et gère Château de Gaudou) ont été installés. La première vendange date de 2007 et c'est "au Château" sur la propriété que l'on vinifie.
En 2009, un nouveau "chai" est en cours d'installation : entièrerent réservé à la vinification et à l’embouteillage. Le vin ne pouvant être commercialisé, il est consommé sur place, par les pensonniaires, leurs visiteurs, leurs amis.
Ces 125 pieds de Malbec qui donnent naissance au "Clos Bretonneau" avec son étiquette où figure le logo de l'AP-HP sont à l'origine de belles scènes de vie.
Les patients — moyenne d'âge 85ans — retrouvent autour de cette vigne des souvenirs de jeunesse, des émotions, des sourires...
Ceux qui ont assisté aux vendanges, à l'égrenage, à la vinification, à la dégustation de la première cuvée du Clos — pensionnaires, malades, personnels soignants et dirigeants mais aussi visiteurs — n'oublient pas ces instants particuliers dûs au raisins, au vin.
La vigne, partie prenante des soins, dans cet hôpital tout comme le jardin... c'est un peu de jeunesse retrouvée, de souvenirs retrouvés, de convivialité partagée.
La vie à l'hôpital Bretonneau a un goût savoureux celui du Clos Bretonneau et ce goût c'est sans modération que l'on se plait à le partager.
Les Vignes de Bretonneau sont aussi le lieu d'une intrigue du déjà célèbre œnologue Benjamin Cooker, dans Ne tirez pas sur le caviste ! de Noël Balen et Jean-Pierre Alaux aux Editions Fayard.
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