Une délégation du Gouvernement irlandais était vendredi 7 février à Paris à l'invitation du Secrétaire général de l'OCDE, Monsieur Angel Gurría.
Enda Kenny (Taoiseach) premier ministre irlandais, accompagné par le vice-premier ministre (Tánaiste & Minister for Foreign Affairs and Trade) Eamon Gilmore, ont fait le point sur la situation économique du pays et insisté à nouveau sur les choix et les engagements politiques irlandais.
Cette présentation, sur le thème choisi de la santé économiquede l’Irlande, son retour sur les marchés des capitaux, ses perspectives, les chiffres à l’aube de 2014, a introduit un entretien avec les délégations de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Lors de cette discussion, Enda Kenny et Eamon Gilmore se sont attachés à montrer qu’une politique volontaire pouvait donner des résultats malgré la gravité de la crise et les obligations auxquelles la Troïka européenne, avait confronté l’Irlande.
Si ce fut une confirmation de la sortie du plan de sauvetage européen, et si les chiffres annoncés donnaient de l'espoir, M. Kenny et M. Gilmore n’ont pas voulu s’enorgueillir de ce succès. Ils ont au contraire rappelé avec force qu’ils y voyaient une légitimation des choix qui avaient été affichés, et de « redorer » en quelque sorte le blason de la politique, de donner confiance aux Irlandais et de faire en sorte que l'embellie des chiffres soit rapidement visible dans les rues en Irlande. Au delà des promesses et des annonces, ils ont précisé que le cap reste inchangé : les décisions politiques doivent avoir une incidence palpable sur la vie de nos concitoyens, reprenant ainsi à leur compte la devise de l'OCDE : des politiques meilleures pour une vie meilleure.
Les chiffres annoncés et répétés.
• Retrouver le plein emploi en 2018, alors qu'en 2010 le taux de chômage dépassait les 15%
• Réduire encore le déficit public, actuellement à 3% pour atteindre un déficit à 0 en 2015
• Retrouver le chemin de la croissance, en 2014 prévision à 2% et constante évolution désirée.
Alors que Yahoo vient d'annoncer son départ de France pour regrouper tous ses bureaux en Irlande, le Premier ministre a rappelé que l'Irlande n'était pas un paradis fiscal, que la taxation des sociétés en Irlande était claire, linéaire et imposée à tous.
L’impôt sur les sociétés est de 12;5% quelle que soit la taille de la société, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays d'Europe, où dans certains pays les très grosses entreprises — grâce au crédit d’impôts et des aides diverses etc — parviennent, à ne pas ou peu, être assujetties.
Il fut rappelé que la fiscalité en Europe était toujours de la souveraineté des États, que l'Irlande respectait les règles européennes et participait au débat sur l'harmonisation des fiscalités, qui n'est pas encore arrivé à un terme consensuel.
En annonçant la sortie de l'Irlande du plan de sauvetage, les premiers signes positifs d'une relance économique, une forte volonté de négocier serré avec Bruxelles, la poursuite d'une politique volontaire Enda Kenny affirmait là, une fois encore, sa volonté de poursuivre les efforts, la restructuration, et les réformes...
Enda Kenny et Eamon Gilmore, accompagnés des ministres du travail (Richard Bruton - Jobs, Enterprise and Innovation), de la protection sociale (Joan BurtonSocial Protection), de l'éducation (Ruairí Quinn - Education & Skills), de l'environnement (Phil Hogan - Environment, Community and Local Government) donnaient le ton : le chômage des jeunes est inacceptable, voir la jeunesse quitter le pays est intolérable. Arguant au passage que l'Europe ne pouvait pas accepter sans réagir que les chômeurs y soient vingt six millions, ils ont énoncé à nouveau les priorités : éducation, formation, imagination dans les organisations locales, libération de la créativité.
Il y a fortes chances que l'on entendent ces arguments repris pendant les campagnes politiques à venir...
N'oublions pas que les élections européennes auront lieu le 25 mai 2014 en France, le 23 mai en Irlande en même temps que des élections locales. Du 22 au 25 mai, 500 millions d’Européens sont appelés à choisir les 751 représentants qui siègeront au Parlement européen pour les cinq prochaines années.
C'est en définitive un ambitieux programme que celui confirmé au cours de cette réunion. Inventer la politique de demain et voir la vie de ses concitoyens changer pour qu’ils recouvrent pleinement la confiance !
Parions que l'Irlande sera enviée, surveillée, critiquée et, qui sait, imitée !
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